Journée nationale de la Résistance 2017 Trignac - Allocution de Véronique MAHE Secrétaire section PCF Brière
"Il y a 74 ans, au cœur de l’occupation nazie, 16 hommes se réunissaient autour de Jean Moulin, initiateur de la rencontre. Représentants de 8 grands mouvements de Résistance, de 6 partis politiques résistants ainsi que de 2 centrales syndicales clandestines, ces hommes vont changer le cours de l’Histoire. Une heure seulement et le Conseil National de la Résistance est devenu une réalité, unifiant toutes les forces de la Résistance et donnant naissance le 15 mars 1944 aux « Jours Heureux », programme porteur de la volonté d’une société plus juste, plus solidaire, plus démocratique et plus ouverte.
74 ans plus tard, nous sommes réunis pour préserver la mémoire de toutes celles et tous ceux qui surent dépasser leurs différences et s’unir pour rendre à la France sa liberté, sa conscience, son humanité.
Maquisards, combattants de l’ombre, membres des réseaux clandestins, tous ont mené le même combat, avec courage, ardeur et espoir. Tous, y compris les plus jeunes, ont fait preuve d’une détermination sans faille, persuadés de la légitimité de leur engagement au service de la liberté, de la dignité et de l’intégrité de la France. Parmi eux, 20 000 résistants des Forces Françaises de l'Intérieur tués au combat, 30 000 autres fusillés et plus de 60 000 autres déportés dans les camps.
Personne ne peut effacer leur engagement dans le combat contre l’occupant nazi et le régime pétainiste complice de ses crimes, souvent au sacrifice de leurs vies. Personne ne peut nier que ce combat est d’une brûlante actualité. Car notre monde contemporain connait toujours la guerre, l’oppression, le racisme, les discriminations et épurations ethniques, les persécutions religieuses, le sous-développement social et culturel de populations entières.
Comment ne pas réagir aux résultats des dernières élections et au score effarant d’un parti d’extrême-droite dont les élus viennent s’ajouter à ceux élus dans toute l’Europe, dont certains ouvertement néo-nazis ?
Comment ne pas combattre dès aujourd’hui sans concession le programme ultra-libéral d’Emmanuel Macron, amplificateur d’une crise faisant resurgir les discours antidémocratiques, racistes, xénophobes et discriminatoires ?
Combattre l’extrême-droite, c’est réfuter ses idées, partout, tous les jours. C’est également refuser toutes les tentations de restreindre les libertés publiques, de remettre en cause nos droits de citoyens, de salariés, le droit syndical, le droit de manifester, la volonté de nous imposer des mesures à coups d’ordonnances.
Dans l’immédiat, conscients des immenses batailles à venir et des responsabilités qui incombent à notre Parti, les législatives à venir ont une importance cruciale. L’Assemblée Nationale peut devenir un véritable contre-pouvoir et le Parti Communiste entend bien faire élire un grand nombre de députés honnêtes, issus du peuple, fidèles aux intérêts populaires comme l’ont toujours été les députés communistes.
Ainsi que le disait Bertold Brecht : "Les hommes qui luttent un jour sont bons, ceux qui luttent une semaine sont meilleurs, et s'ils luttent toute une vie, ils sont indispensables »
Nous devons sans relâche nous rappeler que cette cérémonie n’est pas seulement tournée vers le passé, mais aussi vers le présent et le futur.
Car l’esprit de la Résistance c’est aussi la confiance dans l’avenir.
Permettez-moi de terminer mon propos par ces quelques vers de Paul Eluard en hommage à Gabriel Péri :
« Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli
Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulions aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre »