La coopération médicale internationale de Cuba en pointe contre le Covid-19
Jusqu'ici méconnue du grand public, la coopération médicale internationale cubaine se révèle, dans la lutte mondiale contre la pandémie du Covid-19, une actrice incontournable de la solidarité internationale.
Face aux replis nationaux et l'hétérogénéité de stratégies des pouvoirs publics qui caractérisent pour l'heure la situation et les actions des gouvernements des pays membres de l'Union européenne, plusieurs pays comme la Chine et Cuba font figure d'exception en s'engageant sur le plan international.
La coopération médicale internationale est un axe essentiel de la politique internationale de Cuba depuis les années 1960. Elle a permis de former à La Havane des milliers de praticiens de nombreux pays, de porter assistance aux populations de pays ravagés par la guerre ou privés d'infrastructures sanitaires. En 2016, Cuba comptait plus de médecins et personnels médicaux en mission dans le monde que la seule Organisation mondiale de la santé (OMS). Déployés au Brésil jusqu'à l'arrivée de Jaïr Bolsonaro qui les a expulsés, au Venezuela, au Nicaragua ou en Bolivie, là aussi jusqu'à la prise de pouvoir de l'extrême droite en novembre dernier, les missions médicales cubaines ont permis de renforcer la solidarité régionale latino-américaine sans pour autant délaisser les autres continents, l'Afrique notamment, et de sauver des millions de vie.
L'expertise médicale cubaine mais aussi ses équipes de recherche scientifique comptent aux premiers rangs internationaux et ont contribué à assurer au peuple cubain l'accès gratuit et universel à un système de soins performant. Cela a - au passage - permis à Cuba d'atteindre quelques-uns des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) énoncés par l'ONU dans la lutte mondiale contre les inégalités sociales et économiques entre les peuples. Longtemps cet état de fait a été minimisé en Occident; à présent il s'avère que ce choix de la santé pour tous était le bon... pour tous.
Aujourd'hui et malgré le blocus américain imposé par Washington depuis 1962 qui entrave Cuba dans son développement, c'est en Italie que se sont déployés, à la demande des autorités italiennes, les personnels médicaux de l'Île afin d'aider les Italiens qui vivent un cauchemar.
À Cuba même, dont les frontières n'ont pas été fermées par les autorités, la situation est maîtrisée malgré l'embargo économique et commercial, et 10 cas étaient recensés au 18 mars et suivis (pour l'essentiel, des touristes ou des Cubains revenant d'Espagne ou des États-Unis), le pays déplorant son premier mort, un touriste italien. Tout en maintenant la priorité de sa politique à la protection de sa population, Cuba répond aux demandes de solidarité et aide internationales.
À côté de l'Italie, c'est encore la Grande-Bretagne, dont la stratégie du Premier ministre Boris Johnson a livré à eux-mêmes ses concitoyens pendant des semaines, qui appelle elle aussi à l'aide la coopération médicale cubaine. Ainsi, c'est Cuba qui, il y a quelques jours, a autorisé l'entrée au port d'un bateau de croisière de plus de 1000 passagers, et plusieurs cas de contaminés, alors qu'il avait été refoulé par La Barbade et les Bahamas.
Alors, combien de temps, encore, faudra-t-il attendre, combien et quelles épreuves pour le peuple cubain et les peuples du monde entier pour décider de lever immédiatement et définitivement le blocus contre Cuba qui répond présent à toutes les demandes d'aide, y compris des pays industrialisés. La solidarité internationale, la situation l'illustre avec force, est indispensable pour aider ici à produire ou pour acheminer masques, tests, appareils respirateurs, denrées de première nécessité à toutes les populations touchées par la pandémie.
La solidarité internationale est un engagement réciproque et c'est le moment de mettre fin au blocus de Cuba dont le rôle dans l'éradication du virus s'avère crucial. Il en est de même, dès aujourd'hui, quant aux sanctions économiques et embargos qui frappent des populations d'Iran ou du Venezuela comme pour les territoires palestiniens. Comme à l'échelle nationale, on ne sort pas d'une épidémie en sacrifiant froidement une part de la population. Nous ne sortirons pas de cette pandémie mondiale si des peuples entiers subissent la double peine des sanctions et du Covid-19.
Collectif PCF Amérique Latine