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Le blog de Véronique Mahé

Législatives 2022 - Initiative autour de l'égalité femme-homme

7 Juin 2022, 18:36pm

Publié par Véronique Mahé

Législatives 2022 - Initiative autour de l'égalité femme-homme
Législatives 2022 - Initiative autour de l'égalité femme-homme
Législatives 2022 - Initiative autour de l'égalité femme-homme
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Législatives 2022 - Initiative autour de l'égalité femme-homme
Législatives 2022 - Initiative autour de l'égalité femme-homme

Lundi 6 juin, journée consacrée aux droits des femmes avec un focus sur les métiers féminisés précaires. 

Merci à Michelle MEUNIER, sénatrice de Loire-Atlantique, Dominique RAIMBOURG, ancien député et secrétaire départemental du PS 44, William AUCANT, conseiller régional Pays de la Loire pour leur soutien et leur présence amicale.

Merci à Juliette COANET pour cette fabuleuse conférence gesticulée "J'vous prête ma blouse" autour des métiers du soin et du lien.

Ci-dessous, mon intervention :

"Cher.es ami.es, cher.es camarades,

Les inégalités professionnelles femmes-hommes sont cause d’une grande précarité, voire de pauvreté, et représentent des injustices insupportables qui entravent les femmes dans leur émancipation.

Les injustices sont criantes et elles impactent fortement les autres domaines de luttes, comme celles contre les violences par exemple, où l’insertion professionnelle et l’accès à l’autonomie des victimes sont cruciales pour s’en sortir.

Comme le rappelait si bien Gisèle Halimi : ‘’Sans indépendance économique, ne nous racontons pas d’histoires, il n’y a pas de libération des femmes, et c’est vrai dans tous les domaines.’’

En première ligne ou non, en France, alors que 14 lois sont censées mettre en oeuvre l’égalité professionnelle :

  • La différence de rémunération entre les femmes et les hommes est de 16,5%, l’écart augmentant en fonction du nombre d’enfants. En 2021, à partir du mercredi 2 novembre, à 9 H 22, les femmes ont travaillé, en théorie, gratuitement. Quant au niveau de pension il est inférieur de 41,7% à celui des hommes (hors majoration et pension de reversion)
  • Elles représentent 75% des travailleurs et travailleuses pauvres, 76% des temps partiels, 70% des CDD et contrats d’intérim
  • Elles assument 73% des tâches domestiques et parentales. Si l’on rémunérait un minimum le travail domestique, cela représenterait plus de 10 900 milliards de dollars à l’échelle mondiale, et 150 milliards d’euros pour la France !

Sans oublier les inégalités de carrière liées le plus souvent à la maternité ou au seul fait que celle-ci puisse être envisagée. Alors que les femmes sont plus diplômées, elles accèdent plus difficilement aux postes à responsabilité.

Dans les prévisions les plus optimistes, on estimait, avant la pandémie de COVID, que l’égalité professionnelle et salariale serait atteinte dans environ 150 ans. En 2020, à cause de la crise sanitaire, le Forum de DAVOS évaluait un recul de ce calendrier de presque 36 ans. 

Selon un rapport de la Fondation des femmes,  elles ont même été 21%  à s'être arrêté de travailler, entre celles qui ont perdu leur emploi, celles dont le salaire, moindre que celui du conjoint, justifiait qu’elles s’arrêtent pour s’occuper des enfants, car il est évidemment impossible de cumuler travail ou télétravail et garde des enfants quand il ne s’agit pas d’assurer l’école à la maison.

La ségrégation entre métiers masculins et féminins est toujours très présente avec des métiers très féminisés dont on pourrait presque dire qu'ils sont la continuation dans le monde du travail des tâches effectuées dans la sphère privée: services aux personnes, professionnelles de santé, cadres C de la fonction publique, secrétariat/administration, personnel du commerce, professionnelles de l’éducation.

Et ces métiers sont moins reconnus financièrement et socialement, parfois invisibilisés, souvent précaires et moins couverts par les conventions collectives, sans grande possibilité d’évolution.

La crise sanitaire a rendues plus visibles les premières de corvée aux yeux du grand public, dans le concret, c’est à un abandon pur et simple de ces professions que nous avons assisté. 

Alors que l’on commençait à réfléchir à l’après pandémie ; alors que l’on pouvait légitimement se demander si la vraie richesse de ce pays n’était pas plus dans ces métiers du soin et du lien que dans les marchés de capitaux ; alors que les professionnelles concernées étaient éreintées et que tout le monde voyait combien nous dépendons toutes et tous d’elles, il ne s’est rien passé.

Pas de revalorisation à la hauteur, pas d’investissement pour de meilleures conditions de travail, à peine quelques mesures sanitaires de protection…dans le public comme dans le privé d’ailleurs.

Je pense à cette jeune infirmière qui a quitté son métier alors qu'elle ne demande qu'à pouvoir l'exercer, qui travaillait en psychiatrie parfois de nuit : un poste à 80%, 8 ans d'ancienneté et...1 200 € net par mois. Sans oublier la galère pour faire garder les enfants pas de crèches la nuit, pas d'assistante maternelle

Je pense à cette femme de 76 ans qui après avoir travaillé comme femme de ménage dans des hôtels de luxe doit reprendre un travail d'aide à domicile car son minimum vieillesse ne lui permet pas de vivre...

Il faudrait investir autour de 80 milliards d’euros soit 3,3% du PIB pour revaloriser ces métiers et créer plus d’un million de postes dans les services publics, afin de répondre aux besoins sanitaires et sociaux de la société.

Certains vont nous dire que cela coûte cher, rétorquons leur : c’est de l’investissement.

Revaloriser et créer de l’emploi c’est créer du pouvoir d’achat et des rentrées d’argent supplémentaires pour la sécurité sociale, pour les services publics aussi.

Vous voyez le cercle vertueux que constituerait une réelle mise en œuvre de politiques d’égalité pour toute la société !

Il est de plus en plus urgent d’avoir un discours fort, clair et intransigeant accompagné de mesures concrètes pour plus de justice sociale :

  • revaloriser des métiers à prédominance féminine et de réelles hausses de salaire
  • créer les conditions d’un égal accès aux métiers et aux responsabilités professionnelles 
  • favoriser l’articulation entre activité professionnelle et vie personnelle et familiale 
  • allonger la durée des congés parentalité, et les rendre identiques pour les deux parents en les alignant par le haut
  • des services publics accessibles à toutes sur l’ensemble du territoire, et notamment des places en crèches ;

Mais également,

  • éduquer à l’égalité dès le plus jeune âge
  • dénoncer et combattre les violences sexistes et sexuelles … Nous voulons un milliard pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles

​​​​​​​​​​​​​​Louise Michel écrivait dans ses mémoires : 

"Si l'égalité des deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine".

Aujourd’hui, nous pouvons décider, avec notre intelligence collective, de creuser cette brèche  en faisant entrer les 12 et 19 juin prochains une majorité de députés de gauche, une majorité de femmes de gauche à l’Assemblée nationale !

Ce combat féministe, je ne l'abandonnerai jamais.

Vous pouvez compter sur moi, je compte sur vous."

 

 

 

 

 

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