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Le blog de Véronique Mahé

Réforme des retraites - Meeting unitaire NUPES à SAINT-NAZAIRE - 1er février 2023

2 Février 2023, 14:19pm

Publié par Véronique Mahé

Réforme des retraites - Meeting unitaire NUPES à SAINT-NAZAIRE - 1er février 2023Réforme des retraites - Meeting unitaire NUPES à SAINT-NAZAIRE - 1er février 2023
Réforme des retraites - Meeting unitaire NUPES à SAINT-NAZAIRE - 1er février 2023

Ci-dessous mon intervention lors du meeting unitaire de la NUPES 

"Malgré un rejet populaire très massif de leur projet de réforme des retraites, Emmanuel Macron et son gouvernement persistent à vouloir imposer une régression sociale violente pour le monde du travail, pour la jeunesse, pour les femmes et les catégories populaires. La mobilisation exceptionnelle du 19 janvier 2023, la mobilisation historique d’hier sont des signaux clairs de la détermination des salariés, des retraités, de la jeunesse à empêcher l’adoption de leur réforme.

La retraite version Macron, c’est une réforme dure et injuste qui  va s’attaquer tout d’abord aux plus précaires et à celles et ceux qui commencent à travailler très tôt, aux peu diplômés et qui sont souvent dans des métiers pénibles. C’est elles et eux qui vont devoir travailler plus longtemps. C’est à l’ouvrier, celui des usines,  à ceux qui travaillent dans le bâtiment, les agents d’entretien, c’est à toutes les femmes qui travaillent dans les métiers du lien et du soin aides à domicile ou aide- soignantes,  ce sont à tous ceux-là, ce sont à toutes celles-là qu’ils demandent de travailler 2 à 3 ans de plus…

 Pour nous c’est non ! Pour nous, pour la gauche notre engagement commun c’est la retraite à 60 ans pour toutes et pour tous.

D’autant plus que cette mesure n’est pas justifiée : le rapport du Conseil d’orientation des retraites indique clairement qu’il n’y a aucune urgence financière à réformer le système des retraites. En revanche, ses projections alertent déjà sur une baisse future du niveau de vie des retraité·e·s.

 La retraite à 65 ans, 67 ans en Allemagne, en Pologne, dans les anciens Pays baltes, se traduit aujourd’hui par 20 à 50 % des retraités dont les ressources sont inférieures de 60 % aux revenus médians selon les pays. 

Cette réforme, elle ferait énormément de mal à la jeunesse. Demander à toutes et tous de travailler plus longtemps, augmenter le nombre de cotisations, c’est demander à celles et ceux qui sont aujourd’hui au travail de rester plus longtemps au travail,  c’est libérer moins de postes dans les entreprises, c’est aggraver le taux de chômage des plus jeunes et d’ailleurs ils et elles l’ont bien compris en nous rejoignant dans les cortèges.

Cette réforme, elle va aggraver les conditions de vie des seniors et (futur·e·s) retraité·e·s, notamment les femmes, les plus précaires, les seniors déjà au chômage, celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’a pas encore été reconnue. Par ailleurs, elle aura des impacts lourds sur toute la société : quid des nombreux jeunes à la recherche d’emploi ? Des parents qui avaient pour solutions les grands-parents pour la garde des enfants ? Des associations et leurs bénéficiaires qui comptent sur de nombreux·ses bénévoles retraité·e·s ?  Au-delà même du cas particulier des retraites, c’est la société dans sa  profondeur qui est impactée.

Ce projet de réforme, et je parle bien d’un projet car nous allons tout faire pour qu’il reste dans les cartons, n’est qu’un élément du projet de société que met en place le gouvernement.

D’un côté, une réforme du chômage qui s’attaque aux chômeurs et restreint leurs droits, en même temps une réforme des lycées professionnels pour faire des jeunes employables et corvéables à merci et en même temps augmenter l’âge de départ à la retraite, c’est le travail, c’est la justice sociale qu’ils sont en train de casser, c’est le capitalisme pur et dur.

Ils nous disent «c’est difficile » Pas assez d’actifs et de plus en plus de retraités, alors travaillez plus, plus longtemps, travaillez dans n’importe quelles conditions, pour produire n’importe quoi, n’importe comment tant que votre travail, quand vous en avez peut gonfler quelque profit qui rempliront les poches d’actionnaires qui se moquent comme de leur dernière chemise du financement de l’avenir de notre protection sociale et de son rôle dans notre société.

Jamais les questions essentielles ne sont posées, parce qu’il faut toujours épargner le capital, contre le travail. Oui, le capital. Celui qui est protégé, cajolé, alors qu’il serait plus utile de faire contribuer les revenus financiers des entreprises (ce qui pourrait rapporter 30 milliards d’euros), mais aussi ces immenses fortunes qui n’ont cessé d’enfler depuis la crise sanitaire. Il suffirait de taxer à 2 % les fortunes des 42 milliardaires français – ces profiteurs de crise – pour aller chercher les 12 milliards d’euros que le gouvernement présente comme un déficit insupportable pour notre pays.

Il y a de plus en plus de richesses mais ces richesses c’est nous qui les produisons ! C’est à nous de décider ce que nous voulons en faire.

Nous ce que nous voulons c’est une réforme de progrès qui répare les injustices et qui fait vivre l’égalité entre tous les citoyens et citoyennes. Les régimes de retraites spéciaux sont pionniers alors inspirons nous en pour améliorer le régime général et harmoniser par le haut au lieu de vouloir les détruire à n’importe quel prix.

 Nous, notre projet c’est le progrès social, c’est l’être humain, c’est le travail et c’est celui que nous défendons tous ensemble.

Nous voulons une réforme des retraites pour améliorer les pensions pour  réparer l’insupportable inégalité entre les femmes et les hommes…qui fait que les femmes ont encore aujourd’hui 40%  de moins sur leurs pensions ce qui est inacceptable à notre époque.

Nous voulons une réforme des retraites qui garantisse à chacun et chacune de pouvoir partir à 60 ans pour pouvoir profiter d’une vie de bonheur après une vie de labeur.

Ce soir nous sommes mobilisés, rassemblés, unis parce que la gauche et les écologistes doivent faire front face à l’union de ce gouvernement avec la droite et le grand patronat, qui trouvent toujours les meilleurs compromis quand il s’agit de s’attaquer aux droits des salariés.

Mobilisés, rassemblés, unis pour incarner une vraie perspective de progrès alors que le Rassemblement national va encore tenter de profiter de la colère sociale pour se présenter comme un opposant à cette réforme, alors même que le programme de Le Pen en 2022 s’inspirait pleinement de ses principes, avec l’allongement de la durée de cotisations et, pire, la suppression de la prise en compte de la pénibilité.

Mobilisés, rassemblés, unis parce qu’ensemble nous voulons consolider l’unité syndicale, qui va être déterminante pour que des millions de salariés rentrent dans la lutte, avec détermination et confiance.

Oui, nous voulons une grande victoire sociale pour les travailleurs et nous voulons une grande victoire politique du monde du travail, de la jeunesse, pour ouvrir, sans attendre des échéances électorales, une véritable perspective de progrès dans le pays.

Le communiste Ambroise Croizat nous a montré le chemin en affirmant « Il faut en finir avec la souffrance, l’indignité et l’exclusion. Désormais, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin. Nous ferons de la retraite non plus une antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie ». Il disait aussi «Ne parlez pas d'acquis sociaux, mais de conquis sociaux, parce que le patronat ne désarme jamais"

Ils ne désarment pas, Nous non plus !

Alors vive la lutte et vive la gréve !

Je pense aux dizaines de milliers de salari.é.es qui se sont emparés de la gréve et pris la rue les 19 et 31 Janvier. Le peuple travailleur est prêt à en découdre et nous n’avons pas d’autres choix face à l’autorisme libéral d’un gouvernement aux abois condamné à aller chercher le radicalisé de droite Ciotti dans l’espoir de trouver une majorité commune.

Je pense à mon amie Delphine ouvrière qui fait chaque jour 13 kms sur sa chaîne de montage. Ils veulent la faire travailler jusqu’à 65 ans. Nous voulons qu’elle profite de sa famille après une vie à produire.

Alors merci à elle, à eux, à chacun.e, à chacun, à toutes ces situations de vie au travail rencontrée dans nos rues ces derniers jours.

Alors Merci aux salariés de l’énérgie. Les grévistes étaient majoritaires le 19 Janvier dans toutes les entreprises de l’énergie. Bravo à elles, à eux, Bravo Matthieu je crois qu’il est parmi nous ce soir !

Merci aux travailleurs portuaires qui en grève Jeudi dernier. Ils ont toujours été au rendez vous des solidarité, hier à St Nazaire en refusant de décharger les bateaux venant de l’Afrique du Sud de l’Apartheid ou en refusant de charger les bateaux d’armes pour l’Arabie Saoudite. Bravo à elles à eux.

Alors merci à toutes et tous ces syndicalistes qui d’une grande journée d’action à l’autre organisent l’action et débattent de la réforme avec les travailleurs et les travailleuses.

Je ne peux pas citer toutes les catégories professionnelles. Juste leur dire que les communistes seront toujours à leur côtés lorsqu’ils s’assemblent et s’organisent sur leur lieu de travail pour contester l’hégémonie du capital.

Leur dire qu’ensemble nous pouvons gagner.

Leur dire qu’ensemble nous allons gagner !

« Quand une idée s’empare des masses, elle devient une puissante force matérielle » anticipait Marx.

Aujourd’hui, la force est nôtre. Et comme on dit chez nous : « Hasta la victoria, Siempre »

 

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