Intervention lors de la session régionale du 23 mars 2023 - Véronique MAHE - Groupe Printemps des Pays de la Loire
"Madame la Présidente,
Cher.es collègues,
D’après une étude d’Altarès, les défaillances d’entreprises sont en hausse de 52 % sur l’année 2022, dans les Pays de la Loire. Avec 1 714 ouvertures de procédures de redressements ou liquidations judiciaires enregistrées, ces défaillances augmentent fortement en comparaison de 2021. Plus 28% en Maine et Loire, 43% en Loire Atlantique, 65% en Mayenne, 76% en Vendée, 80% en Sarthe, nous sommes face à une dégradation alarmante de la situation en particulier pour les TPE et les PME menaçant un nombre grandissant d’emplois. Des femmes et des hommes vont se retrouver dans des situations extrêmement dramatiques.
Comme les 119 salariés de RFS à Trignac, sacrifiés sur l’autel d’une logique financière pour toujours plus de rentabilité. Réduction du coût de fabrications des antennes, restructurations multiples par des PSE, les pertes ont été réduites et malgré un résultat en production supérieur aux prévisions, Nokia a décidé de sacrifier cette filiale unique en France. 119 femmes et hommes en colère, inquiets, conscients de la perte d’un savoir-faire inégalé. Dans ce contexte, nous vous demandons d’agir auprès des pouvoirs publics tant pour préserver la situation des salariés menacés que pour mettre un frein à cette logique de désindustrialisation.
« Agir en faveur de l’emploi et des entreprises », votre priorité numéro 1 ne peut se limiter à un catalogue de généralités. Vous voulez partager le monopole du terrain, alors celui-ci ne doit pas seulement servir à soigner votre image.
Madame la Présidente, vous apportez un soutien sans ambiguïté à la réforme injuste et injustifiée des retraites. Permettez-moi de relayer dans cet hémicycle l’alerte lancée par les associations d’élu.es.
En effet le projet de réforme comprend aussi une mesure surprenante et prise sans concertation, celle d’augmenter le niveau de cotisation des employeurs territoriaux à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales, alors même que le gouvernement s’était engagé à ne pas le faire. Une mesure qui coûterait 460 millions d’euros par an pour l’ensemble des collectivités territoriales et dont l’Etat s’est épargné lui-même, et dont il a également épargné l’ensemble des employeurs privés au titre qu’il ne faudrait pas non plus impacter la compétitivité des entreprises.
800 000 euros, Mr Dejoie nous dit on fera des efforts…je crains que cela ne soit au dépens de nos concitoyen.nes
Pendant ce temps,Total Energies a annoncé un bénéfice net de 20,5 Milliards d'euros pour 2022, une hausse de 28% par rapport à 2021, soit le plus grand bénéfice réalisé par Total.
Des solutions existent il suffit de taxer de 2% les 42 milliardaires français pour aller chercher les 12 milliards d’euros que le gouvernement présente comme un déficit insupportable.
Madame la Présidente, s’il y a un monopole que nous vous laissons bien volontiers, c’est celui de l’indifférence et du mépris, vous qui reprochez à cette réforme de ne pas aller assez loin, en vous associant à ce gouvernement qui est de plus en plus isolé et qui pratique le déni démocratique avec le 49.3, qui répond au droit constitutionnel de grève par la répression. Evacuation de sites, le gazage des cortèges syndicaux, des contrôles indignes sur des étudiantes, au nom de l’ordre et de la sécurité, le gouvernement s’enfonce dans une spirale répressive refusant le dialogue social et bafouant l’opinion publique majoritairement opposée à cette réforme. Encore aujourd’hui à St Nazaire alors que les manifestations y sont toujours très calmes.
Le choix de la force et de l’affrontement est toujours la tentation d’un pouvoir affaibli, ébranlé par une exigence démocratique et sociale profonde et qui le conteste. Cette escalade répressive finit d’ailleurs par mettre en danger les forces de l’ordre elles-mêmes.
Vous dites, dans votre propos préliminaires, « la politique s’effondre » je vous réponds « c’est la démocratie qui s’effondre ».
Un de nos collègues s’est félicité des applaudissements en direction des agents auxquels bien évidemment nous nous associons, applaudir c’est bien, s’en occuper c’est mieux, diminuer les subventions aux organisations syndicales porteurs du dialogue social c’est pitoyable.
Vous-même réduisez à quelques grévistes un mouvement qui s’empare du pays tout entier. Pour des "républicain", vous faites bien peu de cas de la constitution de la république.
Madame la Présidente, finalement la démocratie sociale c’est nous, l’écoute du monde syndical c’est nous, l’écoute des ligériens et ligériennes c’est nous"