AVEC VOUS REUSSIR LE CHANGEMENT !
Les communistes se sont réunis pour examiner la situation après les élections.
Fières et fiers d'avoir contribué à la victoire, elles et ils souhaitent
vous faire part de leurs convictions et de leur engagement,
pour répondre aux attentes populaires.
Le peuple de France a tourné la page de Nicolas Sarkozy. C’était salutaire. C’était vital pour
en finir avec les souffrances et les humiliations qui nous étaient infligées depuis cinq ans.
C’était indispensable pour stopper la casse des acquis sociaux et démocratiques qui
constituent l’originalité et la force de notre pays dans le monde.
En battant la droite, nous avons aussi « cassé » le duo Merkel – Sarkozy qui constituait le
socle le plus engagé des politiques d’austérité en Europe. Il faut s’appuyer sur cette victoire
pour changer l’Europe.
Le Parti communiste français est fier d’avoir contribué à cette victoire avec le Front de gauche
par ses votes au premier et au deuxième tour des élections mais aussi par ses propositions qui
ont marqué souvent le débat national.
Il en est ainsi de la retraite à 60 ans pour toutes et tous et à taux plein ; de la progression
urgente du pouvoir d’achat, du SMIC et des salaires ; d’un nouveau partage des richesses,
avec de profonds changements dans leur production et leur financement ; d’un nouveau statut
pour la Banque Centrale Européenne (BCE) et les banques publiques ; de droits accrus à
l’entreprise comme dans la cité pour passer à une VI
ème République.
Nous sommes heureux d’avoir mené une campagne de proximité qui nous a permis de côtoyer
notamment des centaines de milliers de jeunes, des salarié-e-s, des citoyennes et des citoyens
venu-e-s de tous les horizons. Elles et ils ont exigé, avec nous, une autre façon de faire de la
politique et de faire vivre la gauche dans la rue comme dans les institutions.
TRANSFORMER LA DEMOCRATIE
L'Assemblée nationale élue ne reflète pas la diversité des opinions exprimées par nos
concitoyens. Le PS dispose de 90% des députés de la gauche avec 65% des voix de celle-ci, et
le PS et l’UMP ensemble trustent 90% des sièges de cette assemblée. Ce bipartisme écrase la
démocratie, il la stérilise.
Passer à la proportionnelle dans tous les scrutins est nécessaire. Elle permet une
représentation plus juste de toutes les opinions, de limiter le cumul des mandats et de garantir
la parité. Mais cette mesure seule est insuffisante pour changer le système politique.
Il faut donner le pouvoir au peuple, le consulter régulièrement sur les grands choix nationaux
et européens, donner plus de droits aux salariés dans leurs entreprises, plus de droits à toutes
les citoyennes et tous les citoyens dans la vie sociale, économique et culturelle.
La télévision et les médias doivent être respectueux du débat public en donnant la parole à
toutes les opinions et pas seulement aux deux partis dominants et au gouvernement. La parole
unique libérale portée dans tous les commentaires doit faire place à une diversité plus grande
mettant fin aux « experts » unanimes aujourd'hui à servir l’austérité, la rigueur, la baisse du
coût du travail.
La presse d’opinion doit disposer d’aides économiques lui permettant son indépendance.
La démocratie, ce n’est pas un chèque en blanc donné tous les cinq ans.
Nous voulons, partout, favoriser l’intervention citoyenne.
SORTIR DE LA CRISE
En France et en Europe, la crise du capitalisme continue de se développer. C’est le défi auquel
est confronté le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
La gauche en gagnant a fait naître des espoirs de changement. Ils ne doivent pas être déçus.
Le Parti communiste français et le Front de gauche ont porté des propositions qui permettent
de sortir de la crise. Il faut pour cela affronter les logiques financières, refuser la domination
des marchés, changer le rôle de la Banque Centrale Européenne (BCE) et du crédit en général
afin que l’argent public et les profits servent la relance de l’activité et financent activement
l’emploi, les salaires, les formations, la recherche, l’innovation et les services publics. Ces
changements structurels conditionnent toute politique sociale ambitieuse.
Le Parti communiste français est un parti de gouvernement. Il est prêt à assumer ses
responsabilités. Mais le gouvernement de Jean-Marc Ayrault se refuse à prendre en compte
les propositions de toutes les formations de gauche qui ont contribué à la victoire.
Aujourd'hui, le Premier ministre considère que sa seule feuille de route est le programme du
candidat François Hollande à l'élection présidentielle. Il ignore ainsi les quatre millions de
voix du Front de gauche qui ont permis l'élection du président.
Dans ces conditions, nous n’irons pas au gouvernement.
Nous restons disponibles bien sûr, dans un esprit constructif, attentifs aux luttes et au
mouvement social. Vous pouvez compter sur nous, nous serons, dans la majorité, une force
positive pour pousser le changement le plus loin possible avec comme ligne directrice le refus
des politiques de rigueur soumises aux exigences des marchés.
Nous contribuerons à développer les rapports de force nécessaires à l’adoption de mesures
législatives qui traduisent les aspirations populaires. Avec le Front de gauche, nous ouvrirons
des ateliers législatifs dans lesquels nous élaborerons ensemble les propositions de lois utiles
à toutes et tous.
Nous voulons la réussite de la gauche et sa réussite durable.
Nous serons force de propositions pour une politique sociale, écologique de relance de
l’activité en France et en Europe.
Nous agirons pour que la France joue un rôle actif en faveur de la paix dans le monde et des
droits des peuples.
Nous proposerons que la France prenne l’initiative d’états généraux de la refondation de
l'Union européenne. .
La réussite du changement, nous voulons la construire ensemble.
POURSUIVRE ET ENRICHIR LA DYNAMIQUE DU FRONT DE GAUCHE
Par deux fois dans ces élections présidentielles et législatives, le Front de gauche a été
confirmé comme la deuxième force de gauche dans notre pays. C’est une chance pour
aujourd’hui et pour demain.
Avec son candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, et l'ensemble des candidates et
candidats aux législatives, le Front de gauche s’est efforcé de faire de la politique autrement
autour des idées et d’un programme en refusant toute stigmatisation, toute désignation de
bouc émissaire, en s’efforçant de dialoguer avec l’ensemble de la gauche et du pays des issues
à la crise pour un changement durable.
Nos « mots d’ordre », vous les avez entendus et apprécies : « l’Humain d’abord », « Place au
peuple », « Prenez le pouvoir », « On ne lâche rien ».
Cette « révolution citoyenne » nous voulons l’amplifier. Le Front de gauche veut rassembler
celles et ceux qui refusent les politiques libérales subies toutes ces dernières années, qui
refusent de limiter le changement à une alternance entre deux partis, un de droite, un de
gauche, dominant actuellement dans le pays.
Nous avons de l’ambition pour toute la gauche et pour notre pays. Nous voulons être la
grande force de l’alternative face aux chantres du malheur qui répètent en boucle que rien
n’est possible. A quoi servirait la politique si ce n’est à rêver et à ouvrir les voies d’un avenir
d’humanité respectueux de l’intérêt général et de l'émancipation de chacune et de chacun.
Les communistes pensent que c'est vous, citoyennes et citoyens, qui devez être les acteurs
principaux de ces objectifs de changement. Ils vous appellent à vous rassembler dans le Front
de gauche pour qu’il en devienne la force motrice. Ils vous invitent à rejoindre le PCF dont
l'action est un élément essentiel dans le développement du Front de gauche.
Notre appel s’adresse aux organisations politiques qui veulent rejoindre le Front de gauche
dans ses objectifs mais aussi à celles et ceux, responsables associatifs, syndicalistes,
citoyennes et citoyens qui veulent librement apporter leur contribution à cette dynamique.
Confiants dans l’avenir, nous vous donnons rendez-vous dans les combats
européens et français qui s’annoncent.
La conférence nationale du Parti communiste français
réunie le 20 juin 2012 à la Mutualité à Paris