Intervention sur le numérique (session budgétaire du 26/01/2012)
En lançant son plan de développement des usages numériques dans les écoles le 25 novembre 2010, Luc Chatel utilisait cette belle formule « l’avenir de l’école ne s’écrit pas à la craie ». Permettez-moi un trait d’humour : « Tant mieux car avec les vagues successives de suppressions de postes d’enseignants, 66 000 depuis 2007, les mains pour tenir les craies sont de plus en plus rares. »
Ce plan présenté comme ambitieux s’est révélé, là-encore, être seulement un effet d’annonce sans lendemain destiné à masquer les insuffisances de la politique éducative gouvernementale ! Aujourd’hui la France est au 24ème rang pour la maîtrise de l’outil numérique en milieu scolaire par les enseignants. Pour que les usages bougent, il faudrait que le plan Chatel soit une réalité en termes de formation initiale et continue des enseignants.
A contrario, la conception de l’école portée par la majorité régionale a de l’ambition pour tous les jeunes car si les conditions nécessaires leur sont offertes tous les jeunes peuvent réussir leurs parcours. L’école aujourd’hui ne peut se tenir à l’écart de la révolution numérique qui transforme notre société. Avec le déploiement de l’ENT, un effort important est consenti par la Région. A ce jour, 93 lycées publics et 53 lycées privés sont équipés pour 3,5 millions d’euros. L’investissement régional se retrouve également dans la maintenance technique des équipements informatiques et des réseaux avec la mise à disposition de 71 ETP Région, la part de l’Etat se résumant à 25 ETP pour le Ministère de l’Education Nationale et 9 ETP pour le Ministère de l’Agriculture. Mme Mortier, ne vous posez plus de questions, le désengagement de l’Etat est bien réel !
Vous avez des doutes sur la nécessité du dispositif « Ordipass », laissez-moi vous dire qu’il est temps pour vous d’ouvrir les yeux sur le quotidien d’un grand nombre de nos concitoyens qui, après 5 ans de sarkozysme, ne vivent plus dans le monde édulcoré des Bisounours.
Avec cette nouvelle aide régionale, aucun jeune ne pourra être écarté de l’utilisation des services numériques proposés par l’ENT (vie scolaire, ressources pédagogiques, travail collaboratif) notamment hors de l’établissement. 5909 demandes dont 4410 validées par les établissements, 2173 participations à hauteur de 20 euros c’est-à-dire globalement la moitié des boursiers supérieurs à 10 parts : les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Il s’agit donc bien réduire la fracture numérique et de démocratiser l’accès au numérique pour améliorer la réussite des jeunes les plus défavorisés. « Ordipass » a été mis en place dans un esprit d’ouverture et de concertation avec tous les partenaires de l’éducation. C’est dans cet esprit que nous lançons cette année une expérimentation sur les manuels numériques avec des lycées intéressés par le développement de ces usages.