Hommage à Odette NILES lors de la commémoration du 80ème anniversaire du CNR - 27 mai 2023

Ci-dessous l'hommage rendu à Odette NILES au nom des sections Brière et Saint-Nazaire du Parti Communiste Français :

"En ce jour du 80^ème anniversaire du CNR, le Parti Communiste Français pleure la disparition d’Odette Nilès, la petite fiancée de Guy Môquet, à l’âge de 100 ans.

Dès 1939, son sens de la justice sociale et de l’indépendance des peuples la conduisait déjà à militer contre la non-intervention en Espagne, à s’engager politiquement pour le Parti Communiste frappé d’interdiction.

Lors de la manifestation du 13 août 1941, au métro Richelieu Drouot, Odette est arrêtée avec 16 de ses camarades, tous âgés de moins de 20 ans. Trois sont exécutés, la plupart emprisonnés en Allemagne, Odette sera internée au camp de Choisel à Châteaubriant.

C’est là qu’elle rencontrera Guy et vivra avec lui une courte mais éternelle histoire d’amour.

Elle passera trois années dans les camps avant de s’évader de celui de Mérignac pour poursuivre les combats de la Libération. C’est là qu’elle rencontrera son deuxième amour, Maurice Nilès, commandant FFI qui deviendra maire de Drancy et député de la Seine.

Odette, elle incarne cette jeunesse courageuse, elle incarne ces femmes et ces hommes, uni.es par le même esprit de résistance, par le même idéal, celle d’une société plus juste, plus humaine, une aspiration à vivre en hommes et femmes libres, débarassé.es de toutes les oppressions et les discriminations.

Nous ne devons pas effacer des mémoires Odette et nos camarades, ouvrier.es, intellectuel.les, élu.es de la République, communistes, syndicalistes, nous devons refuser l’oubli et affirmer au contraire que ce passé est notre fierté. Les valeurs et les engagements portés par ces militant.es restent d’une grande actualité. Elles ont une valeur universelle, intemporelle.

Ceux qui nous gouvernent veulent nous convaincre chaque jour que notre combat de transformation et de progrès social est un combat du passé. Ils nous expliquent que, dans ce nouveau monde, de nouvelles solutions sont à inventer. A cette époque, où nous voyons l’extrême-droite progresser dans notre pays, celui des Droits de l’Homme, nous devons plus que jamais veiller à ce que la mémoire de nos camarades ne soit pas salie.

Leurs combats, leurs vies, leurs morts, leur histoire faite de dignité humaine et de courage, c’est notre avenir et non pas notre passé.

En 2022, à quelques jours des élections présidentielles, Odette Nilès, écrivait à l’intention d’Emmanuel Macron, une tribune publiée dans le quotidien l’Humanité. Celle-ci commençait par « Monsieur Macron, Dimanche 24 avril, je mettrai un bulletin de vote à votre nom dans l’urne sans adhésion aucune à votre projet mais par fidélité à mon combat contre le fascisme et pour la jeunesse ».

Odette poursuit en relatant ce qu’elle a vécu et conclut par ces mots : «Sachez qu’à mon âge, jamais je ne baisserai la garde et ne vous permettrai de prendre mon vote pour acquis. Je veux que ce qui nous animait en 1945, ces jours heureux, qui ont forgé la sécurité sociale, le service public et la reconnaissance du travail, vous les portiez comme un rempart contre la haine et le fascisme. Votre jeunesse ne peut rester sourde à mon parcours et à mes mots qui sauront être une boussole pour la jeunesse à venir. J’ai toujours cru en elle ».

Nous n’oublierons jamais Odette et nos camarades."

Véronique MAHE - 27 mai 2023