Discours des voeux 2014 - Pierre LAURENT (13 janvier 2014)
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs les représentants des organisations politiques
Mesdames, Messieurs les représentants syndicaux et associatifs
Mesdames, Messieurs les représentants du monde culturel et sportif
Mesdames, Messieurs, chers camarades
Je suis très heureux de vous accueillir ici dans notre bel espace Niemeyer, dans la maison des
communistes. Cette maison de la solidarité qui a réuni le 9 décembre dernier plusieurs milliers de
personnes pour un vibrant hommage populaire à Nelson Mandela ; cette maison de la création qui
accueille l'exposition du peintre Jean-Pierre Jouffroy qui vous entoure ; cette maison de la culture
dans laquelle se tiendront le 24 janvier prochain les premières rencontres Niemeyer sur la ville et
l'urbanisme ; cette maison de la fraternité dans laquelle nous rendrons hommage le 23 janvier à l'un
des nôtres, Fernand Tuil, infatigable militant de la cause palestinienne et d'une paix juste entre
Israéliens et Palestiniens, qui nous a quittés le 24 décembre et que nous pleurons toujours.
Je voudrais, à toutes et tous vous adresser mes voeux les plus chers pour 2014 en commençant par
l'ensemble des journalistes présents ce soir. Que 2014 soit une année prolixe pour la presse
d'information politique et générale, pour le débat démocratique, pour sa diversité, son pluralisme,
son audience et sa diffusion.
Je sais que la vie de plusieurs grands titres est en péril en 2014. Or, sans l'information et le débat
éclairé des citoyens, sans le pluralisme, pas de démocratie.
C'est un combat auquel je suis très attaché. C'est le devoir des pouvoirs publics d'assurer le
pluralisme et d'empêcher le monopôle des puissances d'argent sur l'information.
Mes pensées vont également aux quatre journalistes détenus en otage en Syrie, et à tous les otages
français privés de liberté.
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Pluralisme et liberté donc. Mais j'ajouterai, en ces moment troublés, éthique et qualité du débat
politique. Soyons clairs, les révélations de Closer sont inadmissibles. Elles franchissent un pas
grave dans la dégradation du débat public. La tentation du caniveau et la peopolisation de la vie
politique transforment le palais présidentiel en palais princier. Ce nouvel abaissement est
inacceptable.
Ceux qui emboîtent le pas à Closer en ont-il conscience ? La France regarde, atterrée, ce déballage
affligeant à mille lieux des urgences du pays.
Je réaffirme pour ma part que la protection de la vie privée, la distinction entre la vie privée et
l'exercice d'un mandat public doivent être préservés. La France, ce n'est pas la principauté de
Monaco !
J'entends déjà certains nous dire pour se dédouaner, que la dérive, même s'il la regrettent, est
inévitable. Non, en cette matière comme en tout autre, nous avons tous le choix. Journalistes
comme responsables politiques.
Moi je dis stop. De Gaulle disait que la politique de la France ne devait pas se faire « à la
corbeille ». Aujourd'hui, elle ne doit pas se faire dans les poubelles de certaines rédactions.
Nous avons bien mieux à faire pour notre pays, pour la France, pour la démocratie. La politique n'a
vraiment pas besoin de cette nouvelle dérive. Respectons les citoyens, le débat public et revenons à
l'essentiel.
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L'essentiel, c'est ce que vivent nos concitoyennes et nos concitoyens. Nous aimons la France. La
France est un grand pays qui dispose de tous les atouts nécessaires pour sortir de la crise et
construire un nouvel avenir de progrès humain.
Je sais que, par millions, les Français ont fêté le nouvel an en nourrissant au fond d'eux-mêmes un
espoir au coeur. Je veux leur souhaiter le meilleur et le bonheur dans leurs projets.
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Ces espoirs, petits ou grands, vous me les confiez au cours de toutes nos rencontres à travers la
France.
Vous me parlez de votre vie, de votre quotidien, de ce dont au final on ne vous parle plus. Vous me
dites vos espérances, quelques fois faites de petites choses, quelques fois de rêve très audacieux. En
somme, vous exprimez tout simplement le besoin de donner un sens à notre vie.
A vous toutes et tous, je déclare sans ambage : C'est vous qui êtes dans le vrai.
Vous avez raison d'espérer.
Vos espoirs sont la solution pour redresser notre pays.
Oui, vos espoirs isolés sont une force rassemblés !
Alors pourquoi tout semble tellement difficile, impossible, hors de portée, que tant d'entre vous, à
l'opposé de tout ce qu'ils souhaitent pour leur vie en commun, le vivre ensemble, se disent
finalement : Et si ce n'était pas possible ?
Moi je vous dis : c'est possible et vos espoirs sont une force. Ils sont la solution.
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Le problème, c'est que la France, l'Europe, restent sous la domination de logiques financières
étrangères à l'intérêt général. La vérité, c'est que les profiteurs de ce système sont arcboutés pour
empêcher qu'on les dessaisisse de leurs pouvoirs et de leurs privilèges. C'est à cela qu'il convient de
s'attaquer en y consacrant toutes nos forces.
Oui, nous devons lever ces entraves, libérer la France et l'Europe des privilèges des actionnaires et
de la finance. C'est plus que jamais l'urgence !
La France de 2013 aura été celle des 1000 plans de licenciements, de la non inversion de la courbe
du chômage avec plus de 5 millions de chômeurs, de la loi sur l'ANI qui facilite aujourd'hui la tâche
des licencieurs, d'un nouveau recul du droit à la retraite, des 20 milliards de cadeaux nouveaux pour
le patronat avec le CICE, de l'augmentation injuste de la TVA.
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2013 aura été pour le gouvernement l'année de tous les renoncements.
Et tout ça pour quel résultat ?
Que nous annonce François Hollande lors de ses voeux ?
Que cela va continuer de plus belle.
Des commentateurs ont parlé de « tournant » social-libéral. Le porte-parole du PS à l'AN Thierry
Mandon vient de dire qu'il n'y avait pas de tournant mais seulement un « outing » autrement dit un
aveu public. Tout est dit.
Lors de ses voeux, François Hollande a oublié les Français. Il n'avait d'attention que pour le
MEDEF. Tout a été dit pour lui donner des gages : plus d'allègements, toujours plus d'allègements,
moins de dépenses publiques, moins de sécurité sociale, moins de moyens pour les collectivités
locales, moins de droits sociaux, moins de droits pour le Parlement avec le recours aux
ordonnances.
Le MEDEF est d'ailleurs le seul à avoir vraiment applaudi. Toutes les organisations syndicales de
salariés se sont inquiétés ou ont demandé des explications. Il y a en effet de quoi s'alarmer. Car il
faut être fou pour signer au bas du pacte Gattaz. Un vrai pacte de dupes.
100 milliards ! Il demande 100 milliards pour – dit-il - créer 1 million d'emplois ! Les chiffres
ronflent mais les comptes ne tournent pas rond. 100 milliards pour 1 million d'emplois, ça fait 100
000 euros l'emploi. Ce n'est plus de l'aide, c'est du racket !
L’État paie les salaires du privé avec nos impôts, les profits, eux, rentrent dans les poches des
patrons, et pour les remercier de ce geste, ils touchent une prime sur chaque emploi. C'est du grand
art ! Non, c'est du vol ! Dans le grand loto patronal, tout le monde verse au pot mais il n'y que les
actionnaires qui participent au tirage.
Non, François Hollande ne nous vendra pas ça pour une politique de gauche. C'est injuste,
inefficace, générateur de monstrueux gâchis financiers. La capitalisation mondiale a atteint la
somme record 62 000 milliards de dollars! Soit un doublement en dix ans.
François Hollande croit moderniser la social-démocratie française et lui faire rattraper son retard. Il
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fait du Blair et du Shroeder avec dix ans de retard, en oubliant que le krach de 2008 a signé
l'impasse de cette troisième voie.
Aux militants socialistes, je dis : ne faites pas avec retard les mêmes erreurs que les socialistes
anglais et allemands. Aux écologistes, je dis : n'accompagnez pas ce mouvement qui ne fait de
l'écologie qu'une variable d'ajustement, qu'un segment juteux du capitalisme vert.
Je le dis avec des mots simples et solennels, le cap choisi par François Hollande amène à coup sûr la
France dans le mur du chômage, de la précarité, de la désespérance. Disant cela je n'étonne
malheureusement personne. Je ne fais qu'exprimer le sentiment profond qui gagne le pays.
Mais je m'y résous pas une seconde. Oui, je le dis : accélérer dans cette voie, ce serait signer avec le
diable de la finance un pacte d'irresponsabilité.
La vraie responsabilité c'est d'emprunter au plus vite un autre chemin. Le temps viendra
irrévocablement du rassemblement national pour sortir de cette ornière et redresser le pays. Car, je
le dis sans me réjouir, avec cette politique l'échec est assuré. Ceux qui font miroiter des illusions
nous font perdre un temps précieux que le plus grand nombre de nos concitoyens paient cher.
George Sand a écrit : « les déceptions ne tuent pas et les espérances font vivre » . Des erreurs du
gouvernement ne naîtra rien de bon. Du désespoir peuvent jaillir des monstres, du désarroi revivre
des fantômes bruns. De l'espoir par contre, peuvent fleurir des printemps.
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Alors je propose une autre voie, un autre pacte aux Françaises et aux Français. A toutes celles et
ceux qui, ayant déjà pris conscience du fiasco ou dont les doutes s'amplifient chaque jour, je tends la
main et je dis : travaillons à autre chose sans tarder, travaillons à une politique de gauche qui saura
allier justice sociale, nouveau modèle productif, transition écologique et nouvelle ère démocratique.
Soyons solidaires ! Au-delà de nos différences, de nos débats, nous qui voyons venir le pire sans
nous y résoudre, travaillons ensemble à un pacte de solidarité.
Ce pacte de solidarité, en quoi pourrait-il consister ?
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En un cap politique, d'abord, pour tracer les grandes lignes d'une politique alternative de gauche.
En une méthode, ensuite, celle qui consiste à rassembler au-delà de nos différences quand l'essentiel
nous unit : sauver la France, sauver la gauche !
C'est le moment. L'heure n'est plus à attendre ce qui ne viendra pas. Il ne suffit pas non plus de
décrire et de commenter la catastrophe annoncée.
2013 a été pour beaucoup l'année de la déception et de l'amertume. Tournons cette page et repasser
à l'offensive. En 2014, soufflons ensemble et soufflons très fort pour que les vents tournent vers la
gauche.
Et je le dis clairement aux travailleurs de ce pays, n'attendez rien pour cela du côté de Marine Le
Pen, qui n'endosse que le costume de la contestation populaire et sociale pour mieux diviser,
opposer, semer la haine et maintenir la loi des plus forts.
Assez de haine ! Assez de violences sociales, sexistes, racistes ! C'est la France avec toutes ses
couleurs, c'est l'Europe de tous les travailleurs, qu'il faut remettre en marche.
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Les chantiers ne manquent pas.
Face à ceux qui préconisent le saccage de la dépense publique, de nos services publics et qui
prônent l'irresponsabilité sociale des entreprises en les dégageant du financement de la protection
sociale, nous voulons construire une autre voie. Braquons pour cela le projecteur sur les coûts
exorbitants du capital : 300 milliards d'euros de frais financiers, d'intérêts bancaires et de dividendes
versées aux actionnaires prélevés chaque année sur les richesses crées dans les entreprises ; 50 à 60
milliards d'euros d'évasion fiscale, 30 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales sans
effet sur l'emploi... Si Pierre Gattaz et Pierre Moscovici veulent des pistes de travail, nous en avons.
Et d'ailleurs, à l'un comme à l'autre, je dis débattons de cela, à visage découvert, à la télévision,
partout où vous le voulez, nous sommes prêts.
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Nous voulons la vérité sur la fiscalité. Jean-Marc Ayrault avait annoncé une remise à plat. Mais la
grand débat public a été aussitôt enterré. Et c'est entre gens sérieux, Élysée, Bercy et MEDEF, que
les discussions déjà se mènent. Nous n'acceptons pas ce huis-clos à haut risque. Je réaffirme ici que
nous tiendrons avant l'été des États généraux de la justice fiscale ouverts à tous. Toutes celles et
ceux qui souhaitent en être partie prenante pour construire dans la transparence les propositions
d'une grande réforme fiscale de gauche sont les bienvenus. En février, nous voulons instaurer un
comité préparatoire largement ouvert qui en sera le lieu d'organisation. L'invitation est donc lancée.
D'ici là nous poursuivrons la bataille engagée contre la hausse de la TVA. L'attaque en règle contre
le « pouvoir d'achat » qui s'amplifie chaque jour à coup de taxes n'est plus supportable.
Notre pacte de solidarité, c'est aussi celui qui dit non à la haine, à toutes les formes de racisme et de
discrimination. La crise qui mine toute l'Europe est propice au réveil de tous les monstres et ce
danger est décuplé par la disqualification systématiquement orchestrée de tous les principes de
solidarité. L'affaire Dieudonné nous enseigne sur tous les pièges tendus, et je veux dire ma
conviction profonde.
Le combat politique, idéologique et juridique contre tous les racismes doit redoubler. Nous faisons
nôtre l'appel lancé à l'occasion de la marche antiraciste du 30 novembre dernier : « face à ceux et à
celles qui veulent aviver les souffrances sociales, les peurs et les colères, nous nous dressons pour
affirmer avec force : la République n’a d’avenir qu’égale, solidaire et fraternelle » !
Les provocations antisémites de Dieudonné sont l'odieux témoignage de cette menace grandissante.
Avant cela, les attaques répétées à l'encontre de Christiane Taubira, la dédiabolisation du Front
national, la banalisation dans le discours politique de thèses racistes contre l'islam ou les roms, ont
constitué de sérieuses alertes. Nous réfutons la compétition des racismes, on ne combat un racisme
par un autre. La machine à diviser est en marche et nous avons la responsabilité de l'enrayer. C'est
pourquoi, le PCF propose que la lutte contre le racisme soit déclarée grande cause nationale en
2014.
Quant à l'affaire Dieudonné, nous avons dénoncé avec la plus grande fermeté la dérive raciste et
antisémite de ce multirécidiviste de la haine en appelant à sa condamnation par la justice
notamment dans le cadre des lois Gayssot. L'interdiction des spectacles quant à elle est une voie que
nous avons considéré juridiquement dangereuse et politiquement contre productive. Elle ne peut
être qu’absolument exceptionnelle. Nous avons également appelé les jeunes qui croient voir en
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Dieudonné un combattant anti-système à ouvrir les yeux. Attention à ceux qui manipulent la
dénonciation de la colonisation et de l'esclavage pour nourrir une dangereuse spirale de la
concurrence mémorielle. Aux jeunes nous disons, ne tombez pas dans ce piège, contre tous les
racismes le PCF est décidé à mener ce combat à vos côtés.
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Le combat européen sera lui aussi cette année une priorité avec les élections européennes. Le
congrès de la Gauche européenne en décembre à Madrid a été une très bonne nouvelle. Les forces
de la gauche européenne, celles qui refusent l'austérité et les diktats de la troïka sont rassemblées
comme jamais pour cette bataille. Le travail mené depuis trois ans porte ses fruits.
Ainsi, Syriza, Die Linke, la Gauche unie d'Espagne, l'alliance rouge verte danoise, le Front de
gauche, les communistes de Bohème Moravie, la gauche bulgare, le parti de la gauche suédoise et
tant d'autres, vont à la bataille ensemble avec un porte-parole symbolique, Alexis Tsipras, leader de
cette gauche grecque qui résiste avec courage depuis quatre ans et qui est aujourd'hui aux portes du
pouvoir.
L'enjeu de ces élections européennes : rassembler la gauche européenne, toutes les forces antiaustérité
pour dire STOP au massacre démocratique et social, à la tutelle des marchés financiers, et
OUI à la refondation d'une Europe solidaire.
Des progrès sensibles sont possibles dans un grand nombre de pays dont la France. La GUE-NGL
peut devenir un groupe incontournable au Parlement européen. Les batailles récentes, celle
victorieuse pour sauver le plan d'aide alimentaire aux plus démunis, celle des marins de la SNCM
pour le pavillon du premier registre, celle qui s'engage pour la défense des droits des femmes après
la scandaleuse décision de la droite espagnole sur l'avortement, montrent le chemin.
J'ai travaillé samedi encore avec Alexis Tsipras, nous serons prochainement ensemble en Italie et en
République Tchèque – et je l'espère le plus rapidement possible à Paris. J'étais hier à Berlin pour les
commémorations d'hommage à Rosa Luxembourg et Karl Liebnecht. Je sens les forces de gauche
prêtes au combat. Le 10 avril, nous tiendrons à Bruxelles un sommet européen sur la dette. Et une
semaine avant, le 4 avril, à l'appel de la CES, le monde syndical interpellera les candidats lors d'un
grand rendez-vous de mobilisation sociale. Nous en serons, évidemment.
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Notre devoir est d'être en campagne rapidement. Le PCF oeuvre à cela activement dans le Front de
gauche et se rendra vendredi à la rencontre avec le Parti de gauche avec la volonté d’accélérer notre
entrée en campagne. Elle devient urgente.
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C'est avec la même détermination que nous sommes engagés dans les échéances municipales. Vous
le savez nous y accordons une très grande importance. A l'heure où le gouvernement prétend
imposer la programmation de 50 milliards de recul des dépenses publiques et fait des collectivités
locales une de ses cibles prioritaires, nous savons pour notre part le prix qu'il en coûterait aux
populations si on le suivait dans cette voie. Depuis toujours, nous avons mis notre énergie
transformatrice au service des conquêtes ouvrières dans les municipalités populaires. Nous avons
inventé socialement, culturellement, écologiquement, urbanistiquement, démocratiquement, dans
des centaines de communes. Ce « communisme municipal » marque non seulement les villes que
nous gérons, mais l'ensemble du paysage communal national qui est le lieu d'un investissement
public massif et souvent audacieux. Nous ne laisserons pas détruire ce tissu d'innovation
communale.
Et ceux qui veulent réserver aux communes le sort qu'ils réservent au budget de l'Etat nous
trouverons sur leur route. Car ce qui se joue ce sont des transports publics, des crèches, des
renouvellements urbains, du logement social de qualité, de l'innovation écologique...
Voilà le sens très clair de notre engagement. Poursuivre d'ambitieuses et innovantes politiques
publiques de gauche au service des populations.
Nos maîtres-mot sont clairs. Service public de proximité, justice et solidarité, innovation et
développement, ville pour tous, démocratie avec tous. Cette bataille va être rude dans les années à
venir. Nous entendons la mener avec le maximum de forces. Déserter ces positions serait une grave
erreur. L'heure est à leur renforcement.
C'est donc en toute transparence et en toute conscience des enjeux, en considérant nos
responsabilités pour les populations, pour l'avenir du Front de gauche et notre ambition de
refondation de la gauche, que nous avons fait ces choix.
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Commune par commune, mais avec une même ambition, les communistes ont pris leur décision. La
diversité des situations locales est connue. Mais non, le Front de gauche n'est pas en lambeaux
comme je l'ai lu. Il est au travail, il est en débat et aujourd'hui dans toutes les communes il est au
combat.
Là où toutes les forces du Front de gauche n'ont pas dans cette échéance fait le même choix, le
respect des uns et des autres doit prévaloir à la base comme au sommet du Front de gauche. Pour
ma part, je m'y suis toujours tenu.
Pour ces élections municipales, je souhaite à tous les militants du Front de gauche, de convaincre,
de mener campagne pourvu que l'objectif commun soit de battre la droite et l'extrême droite.
Je leur souhaite aussi de se rassembler au second tour pour faire prévaloir à gauche des objectifs de
politiques publiques progressistes.
Le temps des choix a eu lieu. Le temps de la bataille est venu. Viendra le temps de tirer les leçons.
Permettez-moi de conclure en adressant mes voeux, à tous les militants de la gauche sociale,
syndicale, politique, associative, représentés ici dans sa diversité. A tous, je dis ma conviction, une
autre voie s'emparera tôt ou tard à gauche pour sortir de l'austérité. C'est dès maintenant qu'elle se
construit.
Aux militants du Front de gauche je dis : « Nous avons encore tant de belles choses à construire
ensemble ». Ma conviction est que l’oeuvre entreprise il y a cinq ans est plus nécessaire que jamais,
et que les débats qui nous animent ne doivent prendre le pas sur cette exigence.
Nous allons mener deux batailles électorales décisives. Ensemble nous en tirerons les leçons et nous
construirons de nouvelles étapes pour le Front de gauche, son fonctionnement, son avenir. Personne
ne peut se passer des autres pour avancer.
Aux communistes enfin, je veux dire que dans leurs engagements, dans ces heures passées à
débattre, à coller des affiches, à taper aux portes, à manifester, à lutter sans faiblir pour que demain
soit meilleur qu'hier, à se révolter face à l'injustice et à être des éternels insoumis, dans ces moments
là, mes camarades, vous donnez le plus beau visage du Parti communiste français. Je connais la
dureté de la lutte, la violence des défaites et la fragilité des victoires. Je connais aussi la beauté de
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l'insoumission, la force de l'espoir.
Nous sommes une force en plein renouveau.
Le communisme nouvelle génération prend petit à petit toute son épaisseur. Cette année encore,
nous avons enregistré plus de 5000 adhésions. De nombreux jeunes rejoignent nos rangs, heureux
d'intégrer une organisation qui sans jamais renier son idéal a toujours eu à coeur de se mêler de la
vie de la cité. A presque 100 ans, le Parti communiste français est en marche a très belle allure.
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Nous fêterons cette année le centenaire de la disparition de Jean Jaurès et du déclenchement de la
première guerre mondiale. Ces années terribles qui annoncèrent la naissance du Parti communiste
français. Aujourd'hui plus qu'hier, gardons toujours à l'esprit le combat pacifiste dont Jean Jaurès
reste la grande figure. Gardons aussi notre indéfectible attachement à la solidarité internationale.
Cette année, notre parti lance une grande campagne de libération des prisonniers palestiniens, au
premier rang desquels Marwan Bargouthi. Nous y consacrerons toutes nos forces.
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Pour conclure, j'emprunterai les derniers mots de ce discours à ce grand artiste que fut Jacques Brel.
Il les prononça un 1er janvier 1968...comme une promesse de printemps :
« Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns. Je vous
souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer et d'oublier ce qu'il faut oublier. Je vous souhaite des passions,
je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun
sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence et aux vertus
négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à
l'aventure, à la vie, à l'amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y
renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d'être vous, fier de l'être et
heureux, car le bonheur est notre destin véritable ».
Je vous remercie. Bonne année 2014 !