Intervention sur le CPER Pays de la Loire - Session régionale du 19 juin 2025

Lors de la session régionale de juin, j’ai tenu à rappeler l’importance de la transparence et de la responsabilité dans l’exécution du Contrat de Plan État-Région (CPER). Malheureusement, les chiffres sont préoccupants. Mon intervention ci-dessous :

"Madame la Présidente,
Chers collègues,

La session de juin est, traditionnellement, un temps fort pour dresser le bilan de l’état d’avancement du Contrat de Plan État-Région dans notre région.

C’est un moment où la transparence et la responsabilité priment, où nous sommes en mesure ainsi que les habitants, de quantifier les fonds engagés en facteur du développement et de l’équilibre des territoires.

Or, force est de constater que, sur le volet de la cohésion territoriale, les chiffres présentés aujourd’hui sont loin de rassurer.

En octobre dernier, notre groupe vous a déjà interpellée sur la lenteur préoccupante de l’exécution du CPER. Cette interpellation est restée sans réponse. Pourtant, les faits sont têtus :

• En 2023, l’avancement du CPER affichait un retard de 43 % par rapport à l’objectif théorique.
• Le soutien aux intercommunalités, essentiel pour l’équilibre de nos territoires, est passé de 25 millions d’euros en 2023 à seulement 12,81 millions d’euros en 2024.
• S’agissant des quartiers prioritaires de la politique de la ville, le bilan repose depuis deux ans sur des actions menées par RésoVilles, un partenariat que votre majorité a pourtant décidé de rompre lors de la dernière session.

J’en conviens, l’enveloppe consacrée à ce volet est conséquente, près de 210 M€ de fonds à engager sur 6 ans.

C’est un effort qui mérite d’être souligné, mais il appelle à la vigilance : comment garantir que ces moyens permettront réellement de renforcer la cohésion territoriale, de soutenir les initiatives locales et de réduire les déséquilibres ?

Madame la Présidente,

Ces reculs sont d’autant plus préoccupants que la cohésion territoriale n’est pas un luxe, mais une nécessité pour lutter contre les fractures et les inégalités qui minent notre région. Derrière ces chiffres, ce sont des projets en attente, des habitants qui se sentent oubliés, des jeunes privés d’opportunités, et des quartiers qui peinent à sortir de la précarité.

Notre région ne peut pas se permettre de prendre du retard sur ces enjeux. Nous avons besoin d’une stratégie claire, d’engagements tenus, et d’un pilotage rigoureux pour garantir que chaque territoire, chaque commune, chaque quartier, bénéficie réellement des moyens promis.

Aussi, nous vous demandons solennellement :

• Quelle est votre stratégie concrète pour rattraper le retard pris dans l’exécution du CPER, notamment sur le volet de la cohésion territoriale ?
• Comment comptez-vous assurer un soutien effectif et équitable aux intercommunalités, alors que les crédits alloués diminuent ?
• Enfin, quelles alternatives proposez-vous pour accompagner les quartiers prioritaires, après la rupture du partenariat avec RésoVilles ?

Nous attendons des réponses précises, des engagements fermes et des actes à la hauteur des besoins de nos territoires."